Comment lutter contre les fake news ?

En avril dernier, je vous indiquais la mise en ligne prochainement du résumé de mon intervention au SKEMA Strategy Summit sur le rôle de l’intelligence économique dans les fake news. Trois mois déjà… et ce “résumé” se fait toujours attendre.

Vous le trouverez (enfin) ci-dessous. En espérant qu’il vous intéressera afin que ce blog mérite son sous-titre de “moins (de publications) plus moins (de précipitation) égal plus (de contenu, de recul sur le sujet et de qualité)” 😉 !

Alors commençons par le début…

Qu’est-ce qu’on entend par “fake news” ?

Une histoire de Presse…. mais pas que :

Initialement, le terme de “news” s’applique aux informations de presse. Une fake news est alors un article qui se fait passer pour un article de presse sans vraiment l’être ! Mais il ne faut pas confondre une “false news”, qui concernerait un article certes erroné mais rédigé “sincèrement” par un journaliste respectant les codes de son métier (“l’erreur est humaine” et peut aussi venir de la source …), avec une “fake news” où là on est plutôt dans le domaine de l’imitation, avec la volonté manifeste de tromper.

Du point de vue du lecteur, il est ainsi parfois dur de trancher entre le faux et l’imitation, ne serait-ce que parce que le journaliste va protéger ses sources, comme son métier le permet.

Ceci dit, par extrapolation, dans le langage courant on étend le principe de fake news à d’autres domaines que la Presse, ne serait-ce que parce que tout le monde (peut) s’improvise(r) journaliste version “Canada Dry” et a désormais les moyens de véhiculer sa pensée pour toucher le plus grand nombre via Twitter, Facebook, les blogs (un mode de communication en voie de disparition mais qui reviendra j’en suis sûr), etc.

C’est en partie pour ça qu’il me semble compliqué de légiférer sur les fake news : je ne vois pas comment et pourquoi punir quelqu’un qui propagerait une information sincèrement crue comme vraie mais fausse, sans savoir qu’elle l’était ? Certes lorsqu’il s’agit d’un journaliste, cela fait partie de son métier de s’assurer de la véracité des faits car la fonction entraîne la confiance du “consommateur” de l’information mais comme le terme s’est étendu à tout le monde… Et puis comment distinguer volonté de nuire, humour et dérision (quid des sites comme Legorafi ? Dont certains rédacteurs sont d’ailleurs des journalistes de profession) ?!

Une information peut-elle être véridique ?

Sans non plus s’engager dans une discussion philosophique, il est intéressant de noter qu’une information est forcément l’interprétation d’une donnée et d’un fait car mise en contexte. Il y a donc toujours une part de subjectivité, une déformation de la réalité consciente ou inconsciente. Dans mes cours sur la veille, j’utilise le parallèle avec l’illusion d’optique de Ebbinghaus afin de montrer qu’en fonction du contexte utilisé (ronds gris) pour présenter une donnée, cette dernière peut prendre en apparence une taille/un poids différent (rond orange).

Source image : wikipedia.fr

Ainsi, même sans le vouloir et tout en restant au niveau de la donnée (qui elle, est neutre), la manière d’amener celle-ci au lecteur va modifier son importance. Et je ne parle même pas de qui apporte l’information (voir notamment l’effet de Halo). Est-ce qu’on peut alors parler ici de false news voire de fake news ?! Et est-ce condamnable (autrement dit, est-ce volontaire, dans un but d’influence par exemple) ?

Sans même parler des biais cognitifs et erreurs d’interprétation !

La situation se complique d’autant plus que nous ne comprenons pas tous la même chose lorsqu’on nous raconte une histoire : vous n’avez jamais été repris par un collègue alors que vous racontiez à une 3e personne l’histoire du film que vous êtes allez voir ensemble ?! Au delà de l’interprétation liée au contexte entourant la donnée, nous fonctionnons tous avec notre “système d’exploitation” propre qui est légèrement (parfois plus que légèrement) différent des autres de part notre histoire, notre éducation, voire notre intelligence (certains diraient même notre “biologie” !). Ceci va donc jouer sur notre interprétation et compréhension de l’information. Pour peu que nous racontions cette information déformée sur les réseaux sociaux puis qu’elle soit à son tour interprétée et re-racontée, il est facile d’imaginer que celle-ci, au bout de 3 ou 4 relais à peine, ne ressemblera plus beaucoup au message d’origine !

S’ajoute également les biais cognitifs, ces “bugs” de perception ou d’analyse de l’information dont nous sommes tous plus ou moins victimes et qui interviennent à tous les niveaux de la chaîne, y compris dans ce que j’expliquais ci-dessus avec l’illusion d’Ebbinghaus, qui pourrait être assimilée au biais de cadrage (voir également les travaux de Daniel Kahneman, notamment le fameux test de choix d’un traitement médical entre celui qui permet de sauver de sûr d’une maladie mortelle 200 personnes sur 600 versus celui qui a 33% de chance d’en sauver 600 et 66% d’en sauver aucun… -> voir expérience via le lien précédent sur le biais de cadrage).

Nous avons vu que définir correctement ce qu’est une fake news n’est pas si évident que ça quand on prend le temps de se pencher sur la question. Il semblait important de le préciser tant il est fréquent lorsqu’on écoute un débat par exemple de se rendre compte que la pression monte entre les interlocuteurs alors que finalement les personnes parlent de la même chose… ou à l’inverse, d’observer des personnes qui acquiescent l’intervention d’un collègue alors qu’il vient d’affirmer le contraire de ce qui a été dit et qui venait d’être validé unanimement. Souvent car il n’y a pas la même définition de l’objet de la discussion (je me demande d’ailleurs si ce n’est pas plus grave… notamment dans une chaîne de décision où tous les acteurs viendraient valider une action alors qu’ils ne sont pas d’accord à la base. Quelle responsabilité lorsque l’erreur intervient ?). Ainsi, de mon côté, pour la suite et afin que nous soyons tous d’accord, je parlerai de fake news pour qualifier tous types d’informations fausses véhiculées par n’importe qui sur le web, qu’elles soient crues ou pas par leurs auteurs (car ça sera aussi le cas par leurs lecteurs… qui seront à leur tour auteurs en re-publiant ces informations, etc.).

L’homme est fait pour raconter des histoires

Le cerveau est avide d’informations

Ce qui nous pousse à l’action est lié à des mécanismes complexes dans notre cerveau mais retenons qu’une partie bien précise, héritée des animaux primaires et appelée striatum, joue un rôle primordial. Des patients chez lesquels cette partie est endommagée suite à un accident ou une maladie, peuvent rester des heures dans la position dans laquelle on les laisse, en ressentant la faim par exemple mais sans avoir la volonté de bouger pour chercher de la nourriture, tout en répondant que tout va bien quand on leur demande (voir “Le bug humain” de Sébastien Bohler). Ce mécanisme semble “universel”, on le retrouve chez des souris modifiées génétiquement, qui finissent alors par se laisser mourir. Cette inaction est liée principalement à une rupture du système de récompense qui consiste normalement en la réception de dopamine, un neuromédiateur secrété dans le cas présent par une zone du cerveau juste sous le striatum (l’aire tegmentale ventrale, pour les plus curieux).

Quel rapport avec les informations ?! D’après Sébastien Bohler, notre cerveau a 5 motivations qui sont 1) trouver de la nourriture, 2) trouver des partenaires sexuels, 3) se procurer un statut social (car cela permet notamment de répondre aux points 1 et 2 !), 4) acquérir du territoire et des informations permettant d’augmenter sa survie, 5) le tout en dépensant le moins d’énergie possible. Notre cerveau va ainsi imaginer des actions permettant d’activer le système récompense/plaisir en nous faisant agir de manière à combler ces différents points et notamment les points 4 et 5, le besoin d’informations et la condition de moindre énergie. Et quoi de plus facile et peu dépensier en énergie que d’avaler des news inactivement assis dans son fauteuil, son téléphone à la main sur les réseaux sociaux ?!

On a toujours raconté des histoires

Il parait évident (désolé de cette introduction peu scientifique) que si l’homme a autant développé sa capacité à parler, ce n’est pas uniquement pour signaler un danger (un cri suffirait voire une “phéromone”, certains animaux s’en contentent) ou obtenir ce qu’il veut (un poing dans la figure marche aussi !). Non, c’est aussi car à la base nous sommes programmés pour raconter des histoires. Une capacité probablement héritée de nos ancêtres car les histoires devaient permettre de ne pas trop s’ennuyer autour du feu le soir ou encore pour leur intérêt “pédagogique” d’apprentissage de ce qui est bon ou mauvais; ceux qui profitent ainsi des expériences des autres sans avoir eu à les vivres (et se mettre en danger) étant alors plus performants.

Les sites de réseaux sociaux le savent bien…

Et c’est ce goût pour les histoires, à la fois les raconter mais aussi les écouter, qui est traduit de manière fonctionnelle dans les réseaux sociaux pour nous fidéliser et faire passer du temps (donc nous profiler et vendre de la pub). Par exemple pour facebook, qui déjà à la base permet cela mais qui optimise maintenant l’outil en proposant la fonctionnalité “Story” (dont le nom est bien explicite). Or sans même parler de Twitter qui limite “notre histoire à raconter” à 280 caractères, ces fonctionnalités n’exploitent qu’une partie du mécanisme car ce qui fait l’intérêt d’une histoire, ce qui nous fait ressentir le récit comme si on y était, c’est la mise en contexte (pensez aux meilleurs blagues, celles qui durent alors que la chute tient en une phrase). Et en quelques mots, c’est forcément impossible ou alors déformé et d’autant plus sujet à interprétation car nous devons imaginer ce qu’il manque à l’histoire pour la vivre. Ainsi, ces outils, non contents de nous inciter à raconter des histoires, nous entraînent à créer volontairement ou pas des fake news… ou à les interpréter comme telles par les lecteurs qui vont les rediffuser par la suite, en les déformant à nouveau.

Les informations bidons pour manipuler l’opinion ont toujours existé !

La possibilité de s’exprimer tout en étant lu par un grand nombre de personnes existe sur le web depuis l’apparition des premiers “vrais” moteurs de recherche, ces derniers permettant de donner une grande visibilité à certains sites. Et même avant via des forums à succès où sont véhiculées toutes sortes de rumeurs, avec comme effet aggravant que les personnes identifiant ces forums et en suivant les discussions ne viennent là que pour renforcer encore plus leurs croyances (sinon, elles iraient sur un autre forum). Et avant le web, comme indiqué en sous-titre, la manipulation par propagation d’informations bidons a toujours existé (voir les livres “Propaganda” ou “Viol des foules par la propagande politique” par exemple).

Mais pourquoi alors cet engouement pour les fake news depuis quelques années ? Je vois plusieurs raisons (liste non exhaustive) :

  • 1) car il y a toujours eu des effets de mode donc pourquoi pas celui là ?!;
  • 2) les outils pour les propager sont plus nombreux et accessibles (Twitter par exemple était surtout utilisé au départ par des journalistes, en tout cas des personnes relativement sérieuses… alors qu’on y retrouve maintenant de plus en plus d’informations et discussions du niveau de ce qu’on peut voir dans “le Café du Commerce du web”, dont le nom commence par “f”);
  • 3) car Donald Trump en a fait sa spécialité sur Twitter, ce qui n’avait jamais été vu à ce niveau là en politique jusqu’à maintenant (à ma connaissance), en tout cas sous cette forme (je ne m’aventurerai pas sur d’éventuels “mensonges” de certains de nos politiques packagés dans de la communication plus traditionnelle… si si, cela peut arriver !).

Tout cela est d’ailleurs également utilisé, ce n’est pas un secret, par certaines “officines” qui se présentent comme cabinets d’Intelligence Economique (alors qu’on est là à l’opposé !) mais c’est un autre sujet.

Un contexte permissif

Le web

La grande erreur dans la gestion de l’information n’est pas de croire que “information = pouvoir”, car c’est vrai, mais de penser que la communiquer à d’autres personnes fait perdre son pouvoir, comme lorsqu’on on donne un objet matériel, qu’on ne possède alors plus. L’information est un bien non rival, qui prend de la valeur que s’il est partagé et au contraire ne s’use que s’il ne l’est pas. Pourtant, il est connu que ce n’est pas du tout ce qu’il se passe généralement en entreprise (voire dans sa vie personnelle) où la rétention d’information est à un mon avis une des plus grandes causes de dysfonctionnement (à l’inverse d’ailleurs, la libre circulation de l’information dans les entreprises dites libérées joue très surement un rôle très important dans la performance tout autant que d’autres causes déjà bien identifiées comme la motivation, l’autonomie, le sentiment d’appartenance, le bien-être…).

Ainsi, l’accès à l’information fait croire à certains qu’ils peuvent se positionner en spécialistes (encore un biais, ici celui de surconfiance en soi ou effet de Dunning-Kruger). Imaginez un village, bien avant l’arrivée du web : celui qui possédait un livre de médecine pouvait très bien passer auprès des autres comme bon conseiller en cas de problème de santé.

Avec le web maintenant, la publication et l’accès à des informations très pointues pourraient nous faire passer pour des experts dans n’importe quel domaine. Et cette abondance d’information est finalement une bonne chose à condition de ne pas tomber dans les excès. En effet, comme le dit Gérald Bronner (voir notamment son livre “La démocratie des crédules“), il faut un minimum de concurrence dans le monde de l’information pour garantir une certaine qualité mais s’il y a trop de concurrence on perd en qualité car il faut se distinguer des autres. On peut alors avoir tendance à interpréter un peu différemment l’information que l’on véhicule voire à la maquiller complètement.

Les réseaux sociaux en particulier

Comme déjà évoqué plus haut, le rôle des réseaux sociaux en matière de fake news est à envisager sur au moins 2 axes : 1) d’une part ils facilitent l’interaction (donc la création d’histoires) et la dissémination des informations, 2) d’autre part, ils renforcent les idées car permettent de faire se rencontrer des personnes qui pensent la même chose. Ainsi, paradoxalement, alors qu’on parle d’infobésité comme conséquence du web, la tendance pour certains n’est pas tant d’avoir accès à de nouvelles connaissances et donc de faire progresser la société que d’identifier des personnes qui pensent comme elles alors qu’elles se croyaient seules. Chacun dans sa communauté essayera alors de montrer aux autres qu’il en sait encore plus (dans les forums, cela donne une certaine autorité qui peut aller par exemple jusqu’à se faire proposer de devenir modérateur voire administrateur) et apportera donc toutes les informations pour renforcer ses croyances et celles des autres. Ce qui va favoriser d’autant plus la création de fake news, qui se propageront alors à l’extérieur de la communauté via les réseaux sociaux par exemple.

Facteur aggravant, plus de 60% des informations qui sont partagées sur les réseaux sociaux ne seraient pas lues par les personnes qui les partagent ! C’est ce qu’a montré une étude de l’Université de Columbia et de l’INRIA à propos de Twitter (voir “Social Clicks: What and Who Gets Read on Twitter ?” ou cette news sur les Echos). Bien avant cette étude, j’utilisais dans mes formations l’exemple d’un article traitant des affaires d’espionnage ayant touché d’Olivier Besancenot et dont le titre était bien explicite sur ce sujet. Etait cependant indiqué dans le détail de l’article qu’il était devenu facile pour les cabinets d’Intelligence Economique d’espionner leurs cibles, sans avoir à s’embêter à placer des micros par exemple dans leurs appartements. Le problème dans tout ça est double: d’une part le message d’origine a été retweeté avec parfois un timing digne de Steve Austin, faisant comprendre qu’il n’avait pas pu être lu avant le retweet (ou alors en moins de 10 secondes) mais surtout, d’autre part, ce message a été relayé sans aucun commentaire invalidant (et validant ceci dit) le contenu par un bon nombre d’ “experts” en l’Intelligence Economique ! Or, tant je comprendrais que ces experts relayent le message accompagné d’une remarque du genre “encore un journaliste qui n’y comprend rien et assimile Intelligence Economique et espionnage“, que là, la volonté était vraiment de proposer un article intéressant sur l’Intelligence Economique à ses abonnés.

Dernier point important, Caroline Faillet, auteure du livre “Décoder l’info. Comment décrypter les fake news ?” nous rappelle que les “jeunes” (les moins de 25 ans) utilisent comme sources d’informations quasiment exclusivement les réseaux sociaux. Tout simplement car l’information y est proposée dans une temporalité/immédiateté qui correspond à leur génération et leurs habitudes. La grande majorité des autres médias, mis à part peut-être les chaines infos dédiées, ne présentent pas cette temporalité or comme je le disais dans ce billet (voir notamment ma remarque sur Warren Buffet) l’analyse de l’information nécessite non seulement du temps mais aussi du recul, ce que ne permettent pas de faire ces médias, qui produisent alors très souvent de l’information de mauvaise qualité… de la fake news !

“Publish or perish”

Cet adage est bien connu des scientifiques. En effet, certains sont “contraints” par le système mis en place de publier des articles “bidons”, sans tous les contrôles nécessaires ou alors directement dans des revues pas très sérieuses et mal cotées, au risque qu’on ne parle plus d’eux et de se faire oublier des collègues (ce qui est un peu paradoxal vous allez me dire, car les mauvaises revues sont connues et publier dedans n’est pas très bien vu). Et ceci vaut aussi pour d’autres métiers : journalistes, blogueurs professionnels… Voire pour tout internaute qui s’est constitué un début de communauté et souhaite la conserver (via son blog, sa chaîne Youtube, son compte Twitter, etc.). Cela contribue bien évidemment à appauvrir la qualité de ce qui est publié.

De plus, le besoin d’instantanéité, comme évoqué précédemment, entraîne un autre effet : on veut être le premier à publier une information inédite afin de ne pas être considéré comme un suiveur mais bien comme une personne intéressante… le fameux “égo” ! Ce qui peut évidemment induire une grande inexactitude dans l’information de part des approximations dans l’analyse ou encore le manque de vérification des sources par exemple, le tout pour éviter que quelqu’un d’autre ne publie l’information avant nous ! Cela peut s’assimiler parfois à un coup de poker mais qui n’est pas si risqué que ça en cas d’erreur. Premièrement car le temps que soient faites les vérifications par des tierces personnes, on sera déjà passé à autre chose donc cela n’intéressera plus grand monde. Deuxièmement car au pire des cas, une désinformation suivie d’un démenti (“l’erreur est humaine” !), cela fait 2 publications en tout ! “Publies ou péris”

Parfois, ce n’est pas le contenu d’un article qui est faux mais le titre ! Pour être visible dans Google News par exemple, il est nécessaire que le titre choisi soit accrocheur avec des phrases chocs mais qui se révèlent sans aucun rapport voire contraires au contenu (“Et alors ?! C’était de la dérision…“). Est-ce une fake news dans ce cas, sachant qu’il y a volonté manifeste de tromper le lecteur ? On pourrait plutôt parler de “fake title” (certains diront tout simplement que c’est du marketing mais “chuuuut“).

Le rôle de l’Intelligence Economique dans les fake news

On y arrive enfin, puisque c’était le titre de la table ronde où j’étais invité ! Nous avons déjà parlé au début de ce billet des fameuses (fumeuses !) officines d’Intelligence Economique qui utilisent de fausses informations à des fins de manipulation ou déstabilisation. Puisqu’il ne s’agit pas à mon sens ici d’Intelligence Economique, je n’irai pas plus loin sur ce sujet. Par contre, il est intéressant de partir des 3 volets de l’Intelligence Economique pour détailler leurs rôle dans les fake news.

Veille et management des connaissances

Le rôle de la veille est ici primordial et évident : c’est principalement par elle qu’on détecte les fake news ! La partie analyse du cycle de la veille permettra de comprendre le côté fake de la news (ou pas) et à quel degré ? Or, ceci ne peut se faire que parce qu’on a une certaine expertise du sujet, qui sera d’autant plus précise que l’on aura organisé ses connaissances et leur renouvellement. Le Knowledge Management, qui incite les pratiques collaboratives, joue un rôle d’autant plus important ici dans le traitement des informations et l’estimation du niveau de fake, par la mise en place de démarches favorisant l’utilisation de l’intelligence collective donc la mobilisation des expertises.
Par cette mobilisation, on diminue la probabilité de croire à une news qui serait fake. De plus, même si le travail en groupe peut générer de nouveaux biais, il permet d’en éliminer ou limiter d’autres comme par exemple les biais d’ancrage et cadrage (chacun ayant son “ancre”), les biais culturels, etc.

Le but d’une démarche de veille étant d’aider à la prise de décision, on distinguera au moins 3 grands types de fake news suivant le type d’actions à engager et la temporalité : 1) celles qui concernent son entreprise ou sa personne et jouant ainsi sur la (e-)réputation, nécessitant une réaction immédiate… ou pas de réaction en fonction des cas (effet “Streisand”), 2) celles qui concernent ses concurrents et qui devront être traitées au plus vite afin de ne pas se louper dans sa stratégie ou ses communications, notamment en cas de volonté de partenariat dans un cadre de coopétition, 3) celles plus générales, qui aident à comprendre le monde dans lequel on vit et qui nécessiteront plus de patience dans leur analyse.

Le métier de veilleur a dans une certaine mesure de forts points communs avec celui de journaliste, notamment le fait que l’information doit être vérifiée et que celle-ci doit intéresser une cible. Sauf évidemment dans le cas de la veille image (surveillance de sa (e-)réputation) où là n’importe quelle information, vraie ou pas, est intéressante à relever à partir du moment qu’elle est largement visible et donc potentiellement impactante.
Comme déjà évoqué, il est intéressant également de noter que le journaliste devant/pouvant protéger ses sources, il est difficile pour le veilleur de les croiser, comme le nécessite son métier. Mais, tout comme l’information noire n’est pas accessible au veilleur, ce n’est finalement pas impératif dans tous les cas de connaitre explicitement la source à l’origine d’un article de Presse à partir du moment qu’on connait très bien son environnement. Cette connaissance permettra d’estimer avec une bonne précision si l’information est crédible ou pas, tout comme lorsqu’on connait bien ses amis proches on est capable de leur dire si c’est une bonne idée de lâcher le travail qu’ils occupent pour une activité plus manuelle, à l’opposé de leurs caractères et habiletés.

En matière de lutte contre les fake news pouvant impacter l’image, il est utile de surveiller également les informations qui proviennent de l’intérieur de son entreprise, notamment celles que pourrait émettre un employé mécontent (ou un ex-employé). De manière générale, c’est une des erreurs de base de toute entreprise qui se lance dans la veille : on cherche à savoir ce que font les autres alors que la première chose à faire est bien de se surveiller soi-même. J’appelle d’ailleurs ça “veiller devant sa porte” !

Et lorsque on a détecté une fake news, que faire ? Démentir ? C’est essentiel mais cela ne suffit pas toujours, notamment car peut donner de la visibilité au message d’origine (encore une fois, l’effet Streisand). Pour cette raison, les 2 autres volets de l’Intelligence Economique sont essentiels.

La sécurité

Le simple fait de surveiller son environnement externe et interne participe déjà à améliorer sa sécurité. Mais il est essentiel de bien gérer les informations captées afin d’éviter les interprétations. C’est d’ailleurs le soucis de base des fake news : faut-il les croire ou pas… ou plus compliqué, faut-il les croire à 100% ou y’a-t-il un peu de vrai dans le faux ?

Le volet sécurité implique de protéger son entreprise des fuites qui généreraient des fake news pouvant être négatives pour l’organisation, notamment via ses salariés sur les réseaux sociaux, ce qui peut arriver de manière involontaire en révélant une information interne que l’on croit avoir compris et qui sera à son tour interprétée par ceux qui la capte (qui peuvent être de faux profils gérés par la concurrence). Un exemple courant serait de dire dans une discussion que “en ce moment, l’ambiance n’est pas terrible au travail, tout le monde se sent oppressé par le management car…“, etc. Pour cela, il est nécessaire de sensibiliser ses salariés d’une part à ne rien dire sur son activité sur le web, car cela peut mettre indirectement en péril son emploi, d’autre part de ne pas hésiter, si cela arrive, à signaler avec délicatesse à ses collègues de travail, avec qui ils sont en relation dans les réseaux sociaux, de retirer leurs propos s’ils ont divulgué une information qui n’a rien à faire sur le web.

La sécurité c’est aussi se préparer en amont à la gestion de crise. Si une rumeur commence à courir, en parallèle des actions de démenti il faut se préparer à ce que des personnes la croient comme vraie et donc que la crise éclate. Encore une fois, la veille est l’activité phare de cette anticipation.

L’influence

Je ne parlerai pas ici du volet “lobbying” de l’influence, bien qu’il puisse jouer un rôle important pour démentir au plus “haut niveau” une fake news qui concernerait son entreprise… et bien évidemment, comme évoqué ci-dessus, je n’évoquerai pas non plus la possibilité de générer des fake news sur ses concurrents et de les susurrer à l’oreille des bonnes personnes, tant ces pratiques ne me paraissent pas éthiques (même si mon petit doigt me dit que cela doit être largement pratiqué).
Non, je ne considérerai ici que la partie “communication”, notamment l’attention à porter sur les réponses que l’on pourrait faire en réaction à une fake news nous concernant. En effet, pour une partie plus ou moins grande des personnes en fonction des cas, il reste toujours cette impression de “il n’y a pas de fumée sans feu” donc toute communication serait vaine à moins vraiment d’apporter clairement la preuve indiscutable de l’aspect fake. Ce n’est malheureusement pas toujours possible. Imaginez par exemple que coure sur votre entreprise la rumeur de l’acquisition d’une entreprise concurrente. Pour démentir, vous aurez beau expliquer que ce n’est pas le cas, quelle preuve donner quand il n’y en a pas à fournir ? L’inverse par contre est possible, une information indiquant que telle fusion ne se fera pas, alors qu’elle doit se faire, peut-être démontrée par les faits, les accords signés, etc.

Dans tous les cas, un des meilleurs moyens à mon avis pour les entreprises de lutter contre les fake news via l’influence est d’une part de développer une communauté réactive, via les réseaux sociaux notamment, qui sera prête à défendre l’entreprise contre toutes attaques (fake ou pas d’ailleurs) et d’autre part d’assurer sur le web ce que j’appelle une présence positive tampon, à l’image en chimie de ces solutions dites “tampons” qui font que le pH reste “stable” malgré l’ajout d’acide ou de base jusqu’à un certain seuil. Cette présence tampon se fait par la publication régulière d’informations neutres ou positives sur l’entreprise. En gros, il s’agit d’occuper le terrain, ce qui permet de masquer un temps, celui de la réflexion sur les actions à engager, les messages négatifs contre l’entreprise. Bien évidemment, tout cela ne fonctionne que si en parallèle celle-ci a mis en place une démarche de veille efficace (c’est à dire qui sait détecter et enclencher les actions nécessaires). Un peu comme les soins dentaires ! Le système de veille prévient quand les dents sont trop sales (mauvaise haleine, douleur, caries,…) mais un brossage régulier et une alimentation adaptée en anticipation permettent d’éviter que des morceaux de nourriture se coincent dans les dents et que se créé un foyer d’infection ! Le dentiste essayant d’intervenir en sortie de crise pour soigner le mal une fois qu’il arrive 😉

Comment éduquer pour lutter contre les fake news ?

Nous arrivons à LA partie essentielle, comment faire en sorte de lutter contre les fake news, dans leur création, propagation et croyance, au niveau donc des vecteurs que nous sommes ? Autrement dit, comment éduquer ?

Via l’école ?

L’école est évidemment le premier lieu pour l’éducation aux fake news. De nombreuses initiatives existent d’ailleurs, comme par exemple ici en Savoie, et on été mises en place parfois même avant que le terme soit “à la mode”.
Le plus important dans la lutte contre les fake news étant d’éveiller à la pensée critique, cela devrait normalement être fait à l’école de manière native tant ce mode de raisonnement est important dans la vie de tous les jours pour tous les (futurs) citoyens. Mais si des enseignants ont vu la nécessité d’aller plus loin, en adaptant cette pensée critique aux médias, c’est sûrement que les programmes à la base ne suffisaient pas… Il y a donc c’est sûr un gros effort à faire du côté de l’Education Nationale, à la fois sur les “hoaxs”, les rumeurs, les fake news mais aussi sur la manière de chercher de l’information, de croiser les sources et les analyser… bref, apprendre et pratiquer la veille dès le plus jeune âge, avant d’avoir à briser de mauvaises habitudes lorsque des personnes comme moi interviennent en fin de parcours scolaire, souvent au niveau master (ce qui est mieux que rien mais avouez qu’il serait utile de pouvoir intervenir plus tôt) ! Il y a quelques années, un référentiel (“Intelligence Economique et nouveaux risques du 21e siècle” (pdf) ) indiquait qu’aucun étudiant en France ne devrait sortir de ses études supérieures sans avoir eu une sensibilisation à l’Intelligence Economique (oups !). Je serais plutôt pour qu’aucun collégien n’ait son brevet sans savoir chercher et analyser correctement de l’information sur le web !

Saluons tout de même l’initiative du Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec la Gendarmerie Nationale, avec son “Permis Internet” qui sensibilise les enfants de CM2 (le chiffre de 2 000 000 d’enfants a été annoncé ces jours-ci) aux comportements à avoir sur le web et au développement du sens critique. Malheureusement cette opération ne sa fait pas dans toutes les écoles (contrairement à d’autres priorités nationales comme la pratique de la nage ou du vélo -> mais pas en même temps !)

D’autres opérations à l’école existent à l’initiative d’associations pour développer la pensée critique. Et quoi de mieux pour cela que d’apprendre la philosophie dès le plus jeune age ? C’est la mission que s’est donnée l’association SEVE (Savoir Etre et Vivre Ensemble) fondée par Frédéric Lenoir et soutenue par Christophe André, Boris Cyrulnik, Edgar Morin ou encore Matthieu Ricard (voir le conseil d’orientation de SEVE). Lenoir dans le livre “Philosopher et méditer avec les enfants” nous fait un premier compte rendu de ses interventions dans des classes (élèves de 6 à 10 ans) de différentes régions de France. Au delà du développement de la réflexion, cette démarche aborde un point important que j’ai évoqué précédemment dans le billet “Ralentir pour mieux lutter contre les fake news (entre autres) ?“, la nécessité, encore plus pour les jeunes générations, d’apprendre… à ralentir. Pour cela, Lenoir enseigne la méditation et recommande son utilisation avant toute séance de philosophie, voir toute activité nécessitant de la concentration. Cet aspect est d’autant plus essentiel auprès de jeunes qui ne lisent plus les textes des pages web dans leur intégralité et passent rapidement de liens en liens sans même savoir au bout d’un temps d’où ils sont partis !

Dans tous les cas, tout comme pour l’écologie, il est nécessaire de ne pas sauter une génération en se focalisant uniquement sur les enfants. Les adultes actuels ont également besoin d’être formés à ces techniques, mais j’en reparlerai un peu plus loin car c’est une des finalités de l’Intelligence Personnelle.

Via l’Intelligence Economique ?

Comme on l’a vu, se lancer dans une démarche d’Intelligence Economique permet directement et indirectement de lutter contre les fake news. C’est ainsi une solution mais qui ne peut marcher que si elle est appliquée par tous dans l’entreprise. Or, sans même parler des résistances au changement quelle que soit la raison, même très bonne, il est difficile de faire changer les habitudes ou de demander de nouvelles missions comme porter son attention à l’information lorsque le message vient de la Direction, ne serait-ce que par ce que cela se surajoute à tout ce qui est déjà demandé aux salariés (nouvelles normes, nouveaux outils, qualité, reportings, etc.).
Quant à la sécurité en particulier, cela fait appel d’autant plus à une modification des comportements humains donc cela peut difficilement être totalement réglé par de la formation. Petite parenthèse, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai commencé des recherches sur la possible utilisation de nudges afin d’améliorer la cybersécurité des entreprises et des personnes (projet “CyberNudge“). Je reste en effet convaincu que la pédagogie est nécessaire mais présente des limites, ce qui est d’autant plus important lorsqu’on parle de sécurité. Le maillon faible dans les fake news est l’humain mais c’est aussi le maillon fort car c’est par lui que peut se faire le contrôle de ces informations.
Ainsi, il convient de se tourner vers les travaux de Recherche en psychologie et économie comportementale pour accompagner les salariés dans leur transformation en faveur de la sécurité.

A noter également que mettre un peu plus de “bonheur” dans l’entreprise (voir par exemple l’excellent livre “Les entreprises humanistes” de Jacques Lecomte) permet d’améliorer l’attachement des salariés et leur motivation, donc indirectement participe à la non divulgation d’informations, tout comme on est (normalement) plutôt réticent à donner des informations (très) privées sur sa famille proche par exemple sur le web.

Via l’Intelligence Personnelle ?

Pour accompagner la mise en place de la démarche d’Intelligence Economique, je propose de passer par l’apprentissage de ce que j’ai appelé l’Intelligence Personnelle (voir le site dédié à ce sujet ainsi que l’association DIP2, co-Présidée avec un collègue, si vous aussi souhaitez participer à la réflexion et mettre en application). En effet l’Intelligence Personnelle consiste à utiliser les principes de l’Intelligence Economique pour son propre développement. Ainsi, apprendre par exemple à bien chercher sur le web pour un usage personnel (changer de carrière, trouver une activité annexe, aider ses enfants à choisir leur orientation, ou de manière plus basique n’importe quelle autre décision du quotidien) ne peut que développer des compétences techniques qui seront utiles dans le cadre de son emploi. Il en est de même pour les autres volets de l’Intelligence Economique.
Il est par ailleurs plus facile de sensibiliser à l’Intelligence Economique par un choix volontaire de ce type de formation via le Compte Personnel de Formation si le salarié sait que cela va l’aider dans sa vie de tous les jours et non pas que le gain de compétences ne servira qu’à son employeur.

Rendre moins “accro” aux réseaux sociaux

Là encore, il s’agit de modifier les comportements, en diminuant le nombre de personnes qui relayent l’information dans les réseaux sociaux, en incitant les personnes “censées” à ne plus relayer ces informations car elles sont d’autant plus crues par leurs pairs que la personne jouit d’une certaine autorité/confiance auprès de ses collègues, en améliorant l’esprit critique et donc diminuant la spontanéité dans les republications.
Encore une fois, les nudges ne sont peut-être pas la solution ultime mais ils peuvent participer en complément des formations et de toutes autres formes de pédagogie à améliorer la situation. En l’occurrence, trouver des nudges qui aideraient à se détacher des réseaux sociaux fait partie des axes qui m’intéressent dans le cadre de CyberNudge.

Et puis pour décrocher des réseaux sociaux, il peut être aussi utile de prendre le mal à la racine et de décrocher tout simplement de son smartphone, comme proposé dans ce billet “Savoir se déconnecter. Profitons des vacances“.

Une loi ?

Je l’ai déjà évoqué, en plus des incitations (carotte), le bâton qu’est la loi a déjà prouvé son efficacité (aille !) dans différents domaines. Donc pourquoi pas une loi, surtout si cela permet à un juge de faire fermer plus rapidement un site qui propagerait massivement des fake news avec une volonté de nuire ? Mais pour les raisons évoquées ci-dessus, je ne vois pas en quoi une loi juste permettrait de changer le comportement de notre cerveau, fruit de millions d’années d’évolution ou encore comment sanctionner ceux qui ne font que relayer des fake news, sans même savoir si elles sont fakes ou pas. Sauf évidemment à prouver le caractère volontaire de la création de la fake news, avec une volonté manifeste de nuire. Mais pour ça, il y a déjà des lois (par exemple!), en attendant celle pour condamner la bêtise humaine (Humm ! Il faudra peut-être prévoir quelques investissements au niveau des prisons… mais je vous laisse… juge !) ! Et puis on a l’exemple d’Hadopi… Est-ce que condamner quelques personnes a permis de stopper le piratage et le téléchargement ?…

Conclusion

Faut-il remettre en cause le web ?

Alors avis très personnel (c’est l’avantage d’un blog !), je ne pense évidemment pas qu’il soit nécessaire de remettre en cause le web, qui reste un formidable outil de transmission des connaissances. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, lorsque l’information était strictement verticale (d’une très petite minorité de producteurs d’information vers une majorité de lecteurs), ce n’était pas mieux, on pouvait toujours être “manipulé” sans même avoir les outils pour vérifier ce qu’on nous disait. Avec la loi sur la presse de 1881 on a eu un contre pouvoir, ce qui a assainit les choses (voir le livre Caroline Faillet). Mais un des problèmes du web, c’est vrai, est qu’on aurait dû aller dans le même sens alors que finalement, par manque de connaissance de son utilisation par la majorité, on redonne de la verticalité à ceux qui savent manipuler l’opinion.
Ainsi, apprendre aux citoyens comment utiliser correctement le web (trouver les bonnes informations, ne pas tout croire,…) me semble être une priorité tant l’impact serait important dans tous les domaines préoccupant l’Etat (meilleurs choix pour son alimentation, sa santé, sa sécurité, ses dépenses, le développement de son activité professionnelle,… meilleur choix de son bulletin de vote !).

Pour cela, je propose notamment…

En entreprise, mettre en place des démarches d’Intelligence Professionnelle

… de mettre en place dans les entreprises des démarches d’Intelligence Professionnelle, c’est à dire d’intégrer à la fois les pratiques d’Intelligence Economique mais également d’Intelligence Personnelle, en renforçant l’attention donnée à l’humain et ses caractéristiques (valorisation des soft skills, de l’Intelligence Emotionnelle, management “libéré”, méditation pour améliorer l’attention et baisser le niveau de stress, etc.).

Eduquer

L’éducation est, on l’a vu, primordiale mais pas qu’à l’Ecole (encore que la lutte contre les fake news comme priorité nationale au même titre que la nage, vu les enjeux pour le futur, ne serait pas une mauvaise idée !). Il faut proposer en entreprise des formations pour la maîtrise de l’information à tous les salariés, et pour cela le faire via des programmes permettant d’améliorer leur quotidien… tout en servant indirectement l’employeur.
Ces formations doivent s’accompagner de comportements incitatifs (nudges) et surtout d’une exemplarité du management dans le domaine (“faites ce que je dis… et ce que je fais“).

Pour finir…

Sur ce sujet, et en prévention, il me parait important de manière générale de respecter ses salariés, de faire attention à l’environnement (au sens écologique) et de son mieux pour proposer des services et produits de qualité. Finalement, tout cela aide déjà beaucoup à lutter contre les effets que pourraient avoir une fake news. Qu’on se le dise…

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Pour en savoir plus

Voir les différents liens listés et rappelés ci-dessous mais je vous recommande également pour aller plus loin la lecture des ouvrages dédiés au fake news ci-dessous :

Bibliographie


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