
© Illustration Justine Vernier et Simon Toupet / Mediapart
“David Boyd, rapporteur de l’ONU pour les droits de l’Homme et l’Environnement, a qualifié les environs des torchères de “zones de sacrifice modernes, où le profit et les intérêts privés passent avant la santé humaine” “
Je suis récemment tombé sur ce dossier très intéressant (comme souvent) de Mediapart au sujet des torchères des compagnies pétrolières… intéressant au point d’avoir voulu vous en proposer un résumé du premier épisode que vous trouverez ci-dessous pour vous sensibiliser aussi au sujet mais je vous incite bien évidemment à aller lire l’intégralité sur leur site web, en 6 parties. C’est certes réservé aux abonnés mais c’est aussi le prix à payer pour avoir une presse indépendante de toute influence… et puis bon 12 euros par mois (2 mois gratuits pour un abonnement d’un an) (*) c’est à peine le prix d’un maxi best of là où vous savez 😉
Les compagnies pétrolières européennes TotalEnergies, Perenco, BP, Eni et Shell figurent parmi les dix principaux pollueurs en Afrique et au Moyen-Orient à travers la pratique du torchage du gaz. Cette méthode, qui consiste à brûler l’excès de gaz naturel lors de l’extraction de pétrole, a émis l’équivalent de 381 millions de tonnes de CO2 en 2023, soit 1 % des émissions mondiales.
L’enquête “Burning Skies”, menée par Mediapart et 13 médias internationaux, révèle l’opacité entretenue par ces entreprises. Basée sur des données satellitaires, cette enquête a analysé les émissions de 665 infrastructures pétrolières et gazières dans dix-huit pays africains et du Moyen-Orient de 2012 à 2022. Les résultats montrent que les compagnies pétrolières ont émis l’équivalent de 1,4 milliard de tonnes de CO2 sur onze ans. Les Européens sont en tête avec 33 % des émissions, suivis des entreprises du Moyen-Orient (31 %) et d’Amérique du Nord (14 %). Parmi les plus gros émetteurs, BP, Eni, TotalEnergies, Perenco et Shell affichent des chiffres inquiétants.
Cette enquête met en lumière d’importants écarts entre les chiffres déclarés par les compagnies et les données recueillies. Les émissions calculées pour dix-huit pays sont souvent bien supérieures à celles annoncées mondialement par les entreprises. Contactées par les journalistes, les compagnies rejettent la fiabilité des données ou restent silencieuses. Le torchage, bien qu’utile pour éviter des explosions et un “moindre mal” car évite de relâcher dans l’atmosphère du méthane qui participe bien plus que le CO2 à l’effet de serre, libère néanmoins un cocktail toxique de composés chimiques dangereux pour l’environnement et la santé humaine. Or, plusieurs études récentes établissent un lien direct entre le torchage et l’augmentation des maladies respiratoires, des cancers et des naissances prématurées, notamment en Irak.
Les gouvernements peinent à lutter contre le torchage, qui persiste malgré des réglementations. Selon la Banque mondiale, mettre fin à cette pratique ne nécessiterait pourtant “que” 200 milliards de dollars, soit seulement 5 % des profits cumulés du secteur pétrolier en 2022. Les compagnies préfèrent tout de même le torchage, car la récupération du gaz peut réduire la production de pétrole !
Après il n’y a pas se secret, pour réduire ces émissions, une réduction drastique de la consommation mondiale de combustibles fossiles est indispensable. A réfléchir 2 fois avant de prendre l’avion juste pour le fun par exemple
Voir l’intégralité de l’enquête sur Mediapart (plusieurs parties/épisodes).
(*) je ne suis pas du tout affilié à Mediapart et ne vous incite à vous y abonner que parce que je trouve cela sincèrement utile.
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